© Marechal
En travaillant à la restauration, numérisation et conservation des formats anciens, Peliskan cherche à mettre en avant le patrimoine audiovisuel de son territoire.Le cinéma amateur comme le cinéma d'auteur ou expérimental sont à l'honneur.
Au-delà de son activité de numérisation, Peliskan a entamé un travail de recherche et de collecte pour sauvegarder de l'oubli un pan du cinéma belge peu connu : la réalisation de films en super 8. Les films de famille ou de cinéma “alternatif” sont généralement réalisés sans moyen et sans de réelle préoccupation de diffusion et de sauvegarde.
Ce sont généralement, de par la fragilité de leur économie, des copies uniques, particulièrement vulnérables, que ce soit à la projection, aux conditions de conservation, ou au vieillissement naturel de la pellicule, qui diffère selon la qualité du film utilisé. Souvent oubliés dans un grenier, ils se détériorent ou se perdent, selon le soin qui leur est porté. On peut penser aux nombreux films super 8 que l’on retrouve sur le marché aux puces, qui sont éparpillés au gré des acheteurs, oubliés au décès de leurs propriétaires. Leur mémoire se perd.Nous proposons de nous constituer en archive de ce cinéma, en gardant, avec l’accord de leur propriétaire, une copie numérique des films que nous numérisons, afin de les conserver et de nous constituer en mémoire. Ces films resteront la propriété de leurs dépositaires et ne seront pas utilisés sans leur accord.
La restauration est avant tout une philosophie, une manière de penser une oeuvre. Selon le restaurateur l'approche sera complètement différente. On peut être dans un rapport historique à ce que l'image véhicule, par son vécu et ses moyens de fabrications qui disent aussi sur son époque. On peut au contraire restaurer numériquement un film, vouloir améliorer la qualité de l'image, en pensant par exemple que si le réalisateur avait disposé de plus de moyens à l'époque il aurait été heureux de les utiliser et donc d'en faire aujourd'hui profiter son film.On peut restaurer un film numériquement, en en proposant une copie numériqueOn peut décider d'en tirer une nouvelle copie en pellicule.On peut restaurer la narration d'un film.La restauration d'un film dépend principalement du film à restaurer : un film muet des débuts du cinéma ne pose pas les mêmes problèmatiques qu'un film expérimental réalisé dans les années soixante, ou qu'un film de famille. Un film super8 ne pose pas les mêmes difficultés qu'un film 35 mm. Restaurer une grosse production hollywoodienne ne pose pas les mêmes questions que restaurer un film indépendant.
Selon la production, la diffusion, la pellicule utilisée, l'époque, la conservation du film dans le temps, la multiplicité des éléments pour un seul film, inventorier les différents éléments, voir leur qualité, en quoi ils sont fidèles à la volonté de l'auteur... Autant de questions que de films.
Là où nous sommes aujourd'hui, nous nous adressons principalement à des films amateurs, ou à petit budget, petite diffusions, petits formats. C'est donc un cinéma fragile, avec généralement des originaux et des copies uniques.Avec l'évolution de l'industrie du film, restaurer ces films en pellicule s'avère très délicat, voir impossible principalement pour le 8mm, le super 8 et le 9,5. Ou alors il faudra gonfler ces films en 16mm, ce qui est aussi par ce changement de support un parti pris et une modification de l'image. Mais rien que changer de pellicule modifie l'image. Un film restauré sera toujours autre chose que le film original.La restauration d'un film sera toujours une collaboration avec la personne qui nous amène le film, afin de trouver ensemble le moyen le plus juste pour redonner une visibilité au film. Car c'est de cela qu'il s'agit, de garder le film et la mémoire vivante.